Palacio di Amanecer, un grand et somptueux palais situé au cœur de la ville. La demeure est soigneusement gardée, et offre à la vue un régal esthétique. Ses arcades, ses colonnes et ses frises taillées dans la pierre la plus blanche, mettent en valeur les couleurs chatoyantes des arabesques peintes sur les murs.

Cerner le jeune dirigeant est quelque chose de parfaitement impossible. Santé mentale ou un besoin de se moquer de son propre monde, peu importe : la logique semble lui être inconnue. Changeant d'opinion au moindre renversement, ses motivations sont entourées de mystères, à la manière des plus hauts pics cernés par la brume. S'il s'agissait de l'argent, les autres Seigneurs de l'Archipel l'auraient su. Ses richesses dépassent l'entendement, pourtant il ne s'en sert pas, sinon pour le faire fructifier.
Négociant hors-pair, il fait honneur à son titre de Prince par ses qualités à obtenir tout ce qu'il souhaite. En revanche, si ses confrères agissent de façon stupide, Ezequiel ne manquera pas de leur faire savoir, à coups d'abordages notamment. A la tête d'une des guildes les plus prospères de Yunaï-Einji, le jeune homme a à sa disposition une petite armée personnelle, dont les marchands sont aussi doués dans l'échange de monnaies que d'estocs. En un mot, ce n'est pas quelqu'un que la sagesse recommande : il a de nombreuses fois trahi ses alliés, mais malgré les tentatives de représailles, il demeure l'un des piliers de l'Archipel du Sud. Si la trahison ne lui cause pas d'états d'âme, il sait en revanche discerner une cause vaine d'un coup d'éclat.
Ses hommes le suivent aveuglément, car ils savent qu'il est à même de leur procurer gloire et richesse. Adepte du spectacle, il aime à mettre en scène ses interventions, aussi farfelues soient-elles. Grand amateur du hasard, il s'en remet souvent à son instinct, réputé infaillible. Si son esprit semble aliéné, Ezequiel est cependant cerné d'un halo glacial. Son regard aussi violent qu'une tempête de sable semble prêt à vous dévorer, et tous ceux qui l'ont croisé affirment en avoir encore des frissons.