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NB: Le conte est un conte martiniquais que j'aime beaucoup. l'attitude raciste de cléomède est voulue comme telle, je ne fait que reprendre les lieux communs du XIXième, justifiés par le BG steampunk de ce jeu
Acte II
Le Sang des Traitres
A cette époque là, Le bon Asterion habitait sur la Terre, et plus précisément, sur cette île, dans une belle "Case" , une belle maison de planteur avec une véranda en feuilles de bananiers et des fenêtres en bois d'acajou, garnies de légers rideaux en fin tissu contre les mouches, les moustiques et autres maringouins.
Tous les jours, il faisait sa promenade, vêtu de toile blanche et coiffé d'un vaste chapeau de paille, comme les autres békés de l’île, les les planteurs blancs, tenant derrière son dos son "bâton macaque" , une sorte de canne toute tortillée, comme en avaient tous les blancs, de sorte que personne ne s'avisait que c'était le bon Asterion tant il ressemblait aux autres békés.
On ne s'étonnait même pas que, tout en marchant, il fasse la conversation avec son chien, parce que, a cette époque, les chiens parlaient comme vous et moi.
Un jour qu'il se promenait près de la plage, où on met les pirogues a sécher, il vit un bûcheron en train d'abattre un arbre. L'arbre était immense, c'était un vieux fromager, cet arbre qui donne la bourre végétale appelée kapok. Un arbre vénérable, vieux de cent ans, dont le tronc faisait bien dix mètres de tour. Il était tellement grand qu'il semblait toucher les nuages. Le bûcheron attaquait l'arbre a grand coup de sabre de brousse, la lame heurtant le bois dans des bruits saccadés et répétés. C'était un homme magnifique, avec des muscles qui roulaient sous la peau, luisants de sueur.
Asterion sourit en pensant : " Quelquefois, je ne regrette pas d'avoir crée les hommes, celui-là est superbe! Et quel courage de s'attaquer ainsi a cet arbre colossal ! "
En passant devant le bûcheron, le bon dieu toucha son chapeau et dit aimablement :
- Bonjour, mon garçon ! Ce vieux fromager est vraiment immense ! Quand penses-tu finir de l’abattre?
Le Bucheron, qui n'était pas bavard, se contentât de répondre entre ses dents: un simple " Demain !"
- Eh bien! dit Asterion a son chien, voilà un homme courageux, mais qui n'est guère poli!
- Pourquoi cela? demanda le chien.
-Parce que d'une part, il aurait pu nous dire bonjour, et, d'autre part, il aurait pu ajouter "Demain, s'il plait a Asterion"
Et il continua sa promenade avec un rien de mauvaise humeur.
Quelques jours plus tard, il repassa au même endroit. L'homme était toujours au travail : l'ouvrage n'avait guère avancé. Il y avait par terre un énorme tas de copeaux et d’éclats de bois, mais le fromager avait encore grandi.
Le bûcheron multipliait pourtant ses coups de hache et de sabre et toute l'ile retentissait du bruit que faisait sa machette en entaillant le vénérable tronc.
Asterion s’arrêta avec avec un petit rire silencieux en disant:
-Le travail n'avance pas beaucoup, dirait-on ! À quand la fin?
- Ah! Missié cher! répondit l'homme, s’essuyant le front du revers de la main, bientôt !, bientôt ! Si les fantômes et les zombies* à pas qu'amarer moins !. Ce qui signifiait grosso modo, en langue créole"Si les fantômes et les zombies ne me ligotent pas!"
- Hum! grommela Asterion en continuant sa promenade.
Et, tout en marchant, il dit a mi voie, plus pour lui même que pour le chien:
- Des zombies et des fantômes? Tu parles, mon bonhomme! C'est Asterion lui même qui va t'amarrer, tant que tu n'aura pas dit respectueusement "s'il plait a Asterion !"
Trois ou quatre jours plus tard, Asterion retourna au même endroit, son bâton macaque dans le dos. Le chien trottinait devant. Le bûcheron était toujours là, suant, en nage, soufflant et multipliant sans défaillir coups et entailles. Et, comme a l’accoutumée, Asterion s’arrêtât.
- Alors, mon ami ? Et ce travail, c'est pour bientôt?
- Le bucheron s’arrêtât, retirât poliment son grand chapeau, et dit en regardant fixement Asterion :
- Certainement, Missié cher, c'est-à-dire "s'il plait a Asterion", bien naturellement!
- Ah! Hem ! fit Asterion. Eh bien! Dans ces conditions, cela ne peut manquer de marcher ! Bon Courage!
Et il poursuivit sa route tout songeur, sourcils froncés, tandis que le chien trottait devant d'un air innocent.
- Attend un peu! cria soudain Asterion a son chien, comment cet homme savait-il qu'il falait dire "s'il plait a Asterion? "C'est toi qui m'as trahi! Tu va voir sale bête!
Le Chien voulu répondre, mais Asterion, furieux, lui donna un tel coup sur le dos que le chien ne put désormais que crier : " Ouah! ouah!"
Et c'est depuis cette époque que les chiens ne parlent plus.
Et c'est ainsi que fini le conte, légèrement blasphématoire, qu'un vieil homme, au visage légèrement couturé, canotier sur le front, bâton macaque dans les mains, et assis sur un grand fauteuil en feuilles de palmier tressés, racontait a une douzaine d'enfants.
- Allez fichez moi le camp, fit il d'un air jovialLa marmaille partit en joie et en bruits de joie, comme tous les enfants de leur age, si tant est qu'ils vivent dans un paradis tel qu'ici. Quant au vieil homme, son visage perdit son expression joviale dès les enfants partis.
- Je hais les enfants. Fit il a son secrétaire.
- Tu donnes plutôt bien le change, je trouve...
- Mouais. Mais toute une vie de comédie, ça va être long. Penser a tout...
- Rien ne vous obligeais a changer de caractère.
- Tu sais bien. Un vieux grand père gaga des marmots, il attire tout de suite la sympathie. Le nouveau proprio du coin qui s'enferme et cause a personne, surtout ici, c'est tout de suite les ragots, la méfiance... je ne peux me permettre qu'on découvre quoi que ce soit sur moi.
- Je le concède. Beau conte en tout cas. Votre Thé?
- je trouve aussi. C'est un vieux nègre qui village des esclaves qui me là raconté...en beaucoup plus long et chiant. Mais c'est mon nouveau rôle, je dois être attentif a lui aussi...alors j'ai supporté ses racontars. Alors autant rentabiliser. Je prendrais un Lord Bray Cléomède se leva. sa maison ressemblait en tout point a celle du conte, et ses vêtements étaient ceux de tout planteur. Il regardât les champs de coton, dans lesquels travaillaient une partie de la dizaine de nègres qu'il avait acheté en tant qu'esclaves. Il ne les maltraitait pas. Après tout, ils valaient presque autant qu'un cheval, aussi bien en force qu'en intelligence...
Alors que Chail posait le Thé sur la table de la veranda, il s'approcha. Il vit une lettre posée a coté.
-Que raconte-t-elle? fit il, par flemme, a son assistant, en voyant les quatre pages de documents.
- C'est l'Intendant de la MITD. Il a suivit vos consignes, et confirme que nous avons eut un contrat d’approvisionnement d'une partie des uniformes de l'armée et de la voilure. -Et pourquoi c'est-si long? - Eh bien, avec le changement d'identité, il croie avoir affaire a un nouveau patron, alors il vous expose toute la situation de l'entreprise...j'ai tout lu, pas de changements notables avec celle que l'on connaissait. je suis surpris que votre notaire ait fait exécuter le doc trouvé dans le coffre que la "police" leur a envoyé, sans se poser de question- Fort heureusement, mon ancien moi n'était pas non plus d'une honneteté sans faille, et heureusement, mon notaire n'est pas très regardant...enfin heureusement que mon fils n'a pas attenté un procès pour récupérer ces biens, j'aurais certainement perdu. La première fois que je béni son entrée dans les ordres et son abandon de toute considération matérielle. Qu'a t-il fait de la maison?
- il l'a vendu et a tout reversé a son ordre. Vous n'avez décidément rien en communs-humfit cléomède songeur, sortant sa pipe et regardant au loin. Heureusement, cela avait bien marché, et le notaire lui avait ré-envoyé les obligations qu'il lui avait envoyé pour crédibiliser le coffre. Cela faisait déjà six mois. six mois qu'il avait acheté cette maison de planteur. six mois qu'Emilio s'était tallié, car il allait soit disant "s'embourgeoiser", sinon, certainement a Syntillia. Six mois que l'autre moisissait dans la cave, dont la présence avait été crutial dans le choix du lieu. Re feuilletant ses compte rendus pensivement, notes et réflexions, il repensa, tirant une bouffée de tabac , avec délectation a sa première scéance d'interrogatoire.
Emilio était encore là. Il s'était proposé mais cléomède, dans la pénombre des lieux avait afirmé, dans un effayant sourire sadique, qu'il s'en chargerais lui même...
Il fit claquer les gands de cuir -rouge bordeaux, autant éviter les taches- contre son poignet, l'appreention de l’estropié attaché a sa chaise lui fournissant déjà un incommensurable bonheur. Sa première question avait été fort simple
- Quel est ton nom? Il n'eut pour seule réponse qu'un regard de défit. Si ce salaud pouvait imaginer que le vieillard avait des principes ou des remords, il se gourait. Il commença a le frapper , lui même, a main nu. A le giffler, tout d'abord. Peu efficace. Cléomède, sourir carnacier, s'approcha de son assassin.
- Tu te rappel de ça? d'Une main, il lui pressa les gonades, rappelant le douloureux mais salvateur coup de genou. La joie le transportât au regard supplicié de sa chose, mais il là retira.
-Noon, tu ne voudrait pas les perdre... Mais moi non plus, je ne veux pas te casser fit il d'un ton enjôleur, avant d'ajouter:
j'ai pas encore eut le temps de bien faire joujou, ce serait dommage. Alors si tu ne veux pas parler, on va être plus traditionnel. son gant se referma sur un objet froid et brillant, plustot ouvragé. Il arma son bras, et les yeux du torturé s’écarquillèrent. Les flammes vacillantes faisaient trembler l'ombre du chandelier, avant que celui-ci ne s’abatte...
* Ceeerveeau...