L'ile était calme et verdoyante, un écrin émeraude, un volcan endormi. Ici, haldaran était loin. Les propriétaires terriens étaient tranquilles, sur ce petit ilot du nom "d'iles aux coqs". Le port ne faisait qu'un millier d’âmes, et il devait en avoir a peut près autant réparties entre les plantations. Pas de quoi avoir un gouverneur, ils dépendaient officiellement de l'ile de Ganyave, plus grande, mais mi a part un lieutenant de police amorphe, et un percepteur des impôts qui avait vite trouvé son intérêt a sous estimer les revenus de l'ile envoyés a la métropole, rien ne rattachait l'ile a un quelconque et lointain gouvernement.
Aujourd'hui, comme une fois par semaine, une goélette de commerce un peu défraichie accostait dans le petit port. C'était l'occasion pour les gens d'ici de rencontrer le monde, et sa présence coïncidait naturellement avec le marché de l'ile, déchargeant et vendant journaux en retard et produits manufacturés, elle engrangeait les productions des plantations locales. Cléomède négociait la vente de son coton. heureusement pour lui, la guerre rendait cette ressource plus precieuse que les régimes de banane ou le sucre de canne...et il était pour le marchand presque aussi intéressant d'en acheter que du tabac. c'était là tout l’enjeu: le marchand avait une position de force: il n'y avait pas de la place pour les productions de chaque personne, surtout lors des grandes récoltes, et il pouvait donc faire baisser les prix. En effet, il était le seul a rejoindre Ganyave, et de là, les productions étaient redistribuées en Haldaran ou dans l'archipel.
Mais aujourd'hui, cléomède avait été un bien mauvais négociant. Son esprit était accaparé par bien d'autres problèmes, et avait lâché sa production a un prix assez bas. Il se promena ensuite au milieu des echopes regardant a peine les étals. Il s’arrêtât dans un bar et pris un café, vite rejoint par chail, aidé de deux esclaves, qui faisait les courses courantes. Il prit egalement un café et un silence s'installa vite entre les deux hommes. Ce fut le secrétaire qui le rompis
- Quand partons nous? fit Chail
- Je n'ai jamais dit que nous partions rétorqua calmement cléomède en vidant sa tasse
- Pas avec moi. Tu regarde cette goélette depuis notre arrivée ici, et le large. Ta vie n'est plus en danger, et tu as de nouvelles pistes. Oui tu veux partir. On est dans la mème situation qu'a Rossaria. Tu te dit qu'une vie calme, après tout ce qui t'est arrivé, est le choix le plus logique, le plus rassurant, mais tu ronge ton frein.
- C'est pour ça que je te détesteconclua le vieil homme Deux rhum!
- Tu ne me déteste pas. Annulez les Rhum! Ce n'est pas en te saoulant que tu te sortira cette idée de la caboche, Gioccomo
Cléomède souffla d’exaspération, regardant son ami d'un regard meurtrier. Se renfrognant, il fini par lâcher .
- De toute façon on aurait eu besoin d'Emilio pour ce genre de bouleau
Chail hocha les épaules. Son patron avait donc bien une idée en tète